• Un cadeau dans le cadeau: le Bhoutan.

    Après un magnifique survol de la chaine de l'Himalaya, nous voici sur le mini aéroport de Paro. Irréel. Nous pensions arriver sous la pluie et c'est le soleil qui nous accueille. Il fait 20°.  Nous allons pouvoir ranger définitivement bonnets et collants que nous transportions en prévision....depuis 7 mois !

    Et le plus formidable dans tout ça, ce sont les retrouvailles avec Jean-Pierre et Isabelle, qui viennent d'arriver de France pour passer ces 8 jours avec nous. Nous attendions ce moment depuis longtemps.

    Nous avons hâte de nous plonger dans ce pays hors norme, qui contrôle son tourisme et place l'humain et la spiritualité au centre de sa politique, avec le bien connu Bonheur National Brut. Un pays qui essaye une voie de développement originale et nous attire depuis si longtemps.

    Notre guide,Tenzin, est formidable et commence très vite à nous initier à l'histoire, la culture de son pays, indissociables de la pratique au quotidienne du Bouddhisme.

    Le Bhoutan n'est un pays unifié que depuis 1907, date de la première monarchie absolue, et ne fut reconnu comme état souverain qu'en 1971. La première route qui traverse le pays date des années 70, c'est dire l'isolement de ce pays jusqu'alors (200 touristes en 1974!). la première chaine de télévision nationale date de 1999.

    Ce Bhoutan tant attendu

    Le père du roi actuel (un homme magnifique soit dit en passant !) adoré de ses sujets, est un sage. Il est l'homme de l'ouverture . Il a transformé la monarchie absolue en monarchie parlementaire en 2005. 

    Il a de lui même renoncé au trône à 60 ans en faveur de son fils en 2005 . Il avait peut être envie de passer plus de temps avec ses 4 épouses ...(4 sœurs, pratique, une seule belle mère).

    Ce Bhoutan tant attendu

     

    La modernisation du pays est sous contrôle, mais inexorable.  Aujourd'hui nous avons la 3G jusqu'au fin fond des vallées les plus lointaines.

    Le port du costume traditionnel est cependant obligatoire pour qui travaille de près ou de loin avec le tourisme ou le gouvernement.

    Pour commencer notre visite,  nous partons découvrir le "Dzong" de Paro, forteresse majestueuse qui domine la vallée, et qui, comme les autres Dzongs, abrite les services administratifs et religieux locaux, ainsi qu'une communauté de moines.

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est un choc pour tout le monde. La beauté et la sérénité du lieu nous transportent. L'architecture est magnifique, les détails décoratifs d'un raffinement total, le silence apaisant.

    Nous avons du mal à quitter cet endroit qui nous ouvre les portes de la culture du Bhoutan et de sa spiritualité. Quel contraste merveilleux après la Chine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le lendemain, nous découvrons sous nos fenêtres l'un des nombreux sommets de plus de 7000m du pays..une chance qui ne se renouvellera peut-être pas !

    Les fermes alpines se découpent dans les nuages, c'est féérique.

    Nous visitons un petit marché. Les hommes, pour la plupart,  portent tous la tenue traditionnelle, sorte de robe de chambre aux manchettes blanches, sur des chaussettes hautes...et des chaussures de ville en cuir...un peu spécial, mais on s'y habitue vite. C'est plus chic que le jean. Les femmes ont les cheveux courts, portent un jupe longue et une petite veste assortie. Piment, fromage de yack, graines de marijuana. Ils mâchent tous du bétel et leur sourire rouge sang n'est pas toujours photogénique.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Puis nous prenons la route vers la Vallée de Ha. Ici on fait du 25km /h....on a le temps d'admirer le paysage  et de refaire le monde!

                                                                                                 Fab

     

     

    We always thought of the Kingdom of Bhutan as the gift within the gift of our trip. Bound by Tibet (I still struggle to call it China) in the North, and India in the South, the "high country" as it is called, revealed itself after a flight from Calcutta to Paro, over the Himalayas.

    Obsessively organized as we are, we were looking forward to wearing the warm clothes we carried over the last few months, only to discover Bhutan under the sun, for the tenth Spring in a row, in the low to mid 70s°F.

    Jean-Pierre and Isabelle, close friends for over 40 years, kindly joined us from France to further elevate this long awaited experience. Elevation in every sense of the word in fact: majestic Dzongs hanging above cliffs or overlooking valleys, the value attached to family life and harmony with nature, political wisdom that should inspire many, the quest for spirituality and good behavior which is constant.

    Getting to Bhutan feels like finding a hidden gem. Its cultural roots date back to 700 B.C., but it only is since 1907 that its provinces have been unified as one entity, and 1971 since it has been acknowledged as a sovereign country. That same year marked the first annniversary of its first... road across the country, 28 years before television was allowed. Imagine how isolated, or preserved, it had been.

    2005 marked another unique date across not just Asia but world monarchies. The king decided to turn his absolute power into a parliamentary monarchy, combining his performance metrics on national happinness (which we will further develop) with a controlled yet democratic opening to the outside world.

    Our guide, Tenzin, embodies this quest, mixing wise guidance with historical context and the questions he asks himself about progress as defined by limited tourism, expanding technology and pervasive communication. Around us, unspoiled beauty dominates, from mountain peaks at 23,000 feet and above, to colorful prayer flags and villages, farm houses or temples all respecting traditionnal architecture.

    Coming from China, Bhutan is a breath of fresh air, in many ways. We realize we have so much more to learn from it than it has to learn from visitors and neighboring countries. One post will not be enough to share how special it is.

     

     

     

     

     

     

     


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  • Ma ChineMa Chine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La Chine, qui m’intriguait quand elle était de jade, d'encres et de porcelaines 

    « Les Chine(s)», devrais-je dire, tant elle a de visages: 

    Ses campagnes hors du temps, de torchis et de terre 

    Dont les tempêtes mongoles colorent chaque pierre, 

    Souvent trop loin, trop chères pour rentrer de l’usine  

    A part une fois par mois, desséchante routine.

     

     

     

    Ses montagnes que surligne la muraille sans fin 

    Apportent l’eau précieuse aux plaines saturées. 

    Ses vestiges rescapés d’une «culture» sous tutelle,  

    Interpellent le regard, quels que soient les beaux-arts.          

    Par l’épure d’un palais, d’une calligraphie ou d’un fauteuil Ming, 

    Le dessin d’un jardin, la cambrure d’un toit.

     

    Ma ChineMa Chine 

                   

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                     

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    Ma Chine 

     

    Beijing immobilier: centre, lac, voies privées, 

    Caméras vidéo en grappes, sécurité… 

    Un parfum de Neuilly, Bel Air ou bien Chelsea 

    Quiétude indispensable aux nouveaux gouvernants 

    Limousines vitres noires pour mandarins pressés,

    Echo de la Cité Interdite d’antan. 

     

     

    Ma Chine

     

    Ma ChineMa Chine 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les places impériales désormais « populaires »,

    Ont des révolutions tout l’air d’un rouleau…  

    Compresseur, comme le sont les idées fabriquées                                        

    Par les chaines de télé, plus efficaces qu’aux pieds. 

    Territoires "autonomes", dans un même registre, 

    Tel feu Pierre Desproges évoquant " « militaire »: 

    Mot qui proche d'un autre lui donne un sens contraire,  

    Par exemple, justice", dont on parle bien peu, sinon à mots couverts. 

     

                                                 Ma Chine                

    Ma Chine

     

    Shanghai, autre poumon, économique s’entend,   

    Superlatif pluriel si l’on devait en faire une conjugaison.                                                                                               

    On l’apprend hors de prix pour ceux qui y habitent 

    Et qui courent derrière pour des jours meilleurs, 

    Sans temps pour leurs parents, ni pour eux-mêmes d’ailleurs. 

    Les jeunes, néanmoins, y sont "branchés", curieux : 

    Génération nouvelle, complice et policée,

    Comme ne le suppose pas sa vie accélérée. 

     

     

    Ma ChineMa Chine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Elle s’inscrit en rupture de la brutalité qui domine malgré tout                         Sous la pression du nombre, des banlieues sans limites,                                Des épaules qui se fraient un chemin dans la foule,                                      Des écoles sélectives dès les tous premiers âges,                                         Des hommes en surnombre, ne trouvant pas d’épouse,                                  De la malbouffe patente, du vieillissement latent,                             Symptômes annonciateurs de multiples naufrages. 

    Partout, couples et âmes seules, abonnés aux selfies 

    S’improvisent souriants pour une galerie virtuelle : 

    Soumission au présent, hypertrophie du moi 

    Pour exister aux yeux du milliard, virgule trois, 

    Ou juste un jeu léger dans une vie trop cadrée ?

     

    Ma Chine
                                                               Ma Chine

    Ma Chine 

    Ma Chine qui navigue entre caps opposés 

    Histoire à préserver, traditions familiales, superstitions de mise,

    Socialisme planifié, consumérisme forcé; 

    Les premiers semblent céder sous le poids des seconds 

    Lesquels font abstraction du sens, de la pensée 

    Trop obsédés qu’ils sont à vouloir programmer 

    Le moindre comportement, et le canaliser. 

    Témoins s’il le fallait, ironie tout au moins : 

    Les billets à la gloire d'un joufflu président 

    Pour une économie de marché assumée 

    Un polymorphe empire en pleine renaissance, 

    Prêt à tout sacrifice pour mieux mener la danse.

     

    Ma Chine


    Ma Chine à l’appétit gargantuesque de terres,
     

    De riz, d’air pur, d’eau fraîche… voire d’anciennes frontières  

    Ainsi ses excédents, notamment monétaires 

    Attirent les ennemis qui de loin la fustigent 

    Mais de près la séduisent, pour un point de croissance 

    Ou un contrat de plus et moins d’indépendance 

     

    Venu à reculons, je l’avais abordée en passage obligé, 

    J’en repars perplexe, surpris, impressionné. 

    Je ne peux m’empêcher de penser néanmoins  

    Aux anciens dont on sait ce dont ils furent témoins: 

    Sereins en apparence dans un monde bouleversé, 

    Pour qui l’accomplissement de l'ensemble d'une vie 

    N’est pas frappé d'un sceau Chanel ou Ferrari, 

    Mais dont la force inonde un parc centenaire  

    D’un air d’opéra, d’un mouvement de tai-chi. 

     

     

    Ma Chine 

    Ma Chine Ma Chine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    J’en termine sur l’espoir que la génération égo-boulot-dodo 

    Arrive au bout d’un cycle de contre-vérités, 

    Dont elle ne sortirait qu’instrumentalisée 

    Et mette au rebus le vieux marionnettiste 

    Pour obtenir des urnes la plus belle utopie.

     

    Ma ChineMa Chine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                                                                                 François

     

    Our experience of China was limited to work this far, but we knew so little of the country before this trip. Not that you can figure out China in a month, yet slowly but surely, it grew on us.

    Rest assured, we were moderatly seduced by its modus operandi, the pervasive presence of its “ultra-caring” government, behind the web, behind the thousands of cameras that can follow your every step, in any costume, purposefully military, or just as purposefully anonymous. Not that invisible yet ever so powerful China. 

    We fell for China's spectacular heritage, across all fine arts, from architecture to furniture, paintings, calligraphy, wood carvings, modern-art at times. We fell for its people: hard working from a young age, under constant social pressure (enhanced by the single child policy recently made a little more flexible), yet welcoming, cheerful, courteous when everything around them seems rugged, devoted to growth alone.

    Humor again, and poetry, suddenly strike in an art gallery or the unexpected corners of a park, together with tai-chi movements, evoking ancient wisdom. The energy of the above seems very remote for minorities, homeless families at the heart of the country’s main strain station, miners or farmers, or people packed in the ever-growing subway system as they get from their empty buildings to a vacation-free job. 

    We fell for its nature… when painted on... china, but could not escape pollution. 

    We see it gain force, aspiring to be the empire it once was, successfully so, but we would like to imagine it can grow in other ways, liberating the minds and talents of the many... for its own good if it cannot find a better reason. Just like the "Hundred Flowers" campaign, but genuinely this time.

     

     


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