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Bouthan qui élève
De Thimphu, nous descendons jusqu'à Punakha, ancienne capitale administrative. Nous récupérons dix degrés dans celle qui reste la résidence d'hiver de l'autorité religieuse du pays.
Le Dzong de Punakha surgit au confluent de deux rivières (Pho et Mo Chhu - père et mère). Ses arbres d'un violet intense s'ajoutent à l'imposante architecture pour servir d'écrin au travail des moines.
Même la poésie part à la rencontre de la géométrie dans cette peinture dont le texte peut se lire dans plusieurs sens. L'endroit est sérénissime, presque irréel, construit à la suite d'un rêve prémonitoire au XVIIème siècle. Ses dimensions (180 x 70m) lui permettent d'accueillir jusqu'à 600 moines pour les cérémonies officielles, dont le couronnement du premier roi, en 1907.
De Punakha, nous repartons vers un temple, de taille modeste, en surplomb de la vallée. Les rizières succèdent aux plantations de piment, d'asperges, de pomme de terre (et de marijuana), lesquelles se retrouvent (sauf une :-)) dans la cuisine généreuse.
Ajoutez le plaisir de partager ces découvertes avec nos amis de toujours Jean-Pierre et Isabelle, la brise qui balaye la vallée, les cigales qui disputent les premières voix aux oiseaux, les couleurs éclatantes des pièces réservées au recueillement dans chaque maison: vous êtes dans l'anti-chambre du Paradis.
Notre minibus nous remonte le lendemain vers Paro par un col à 3000m d'altitude: le Dochula Pass. A la faveur d'un orage, l'horizon découvre des dizaines de massifs de plus de 7000 mètres, frontière himalayenne en obstacle à la brutalité qui asservit les Tibétains depuis plus de cinquante ans. De la contemplation à la méditation, il n'y a qu'un pas, que Gabriel franchit gaillardement.
Si l'âme s'élève assez naturellement dans le "Haut Pays", elle le doit aussi à la gentillesse et à l'accueil chaleureux de ses habitants. Chimi, rayonnante, nous ouvre les portes de la maison où elle habite avec son oncle, sa cousine et ses parents. Nous réapprenons, comme à d'autres moments de ce voyage, le plaisir du temps non compté, des rencontres sans autre objet que le partage d'expérience. Chimi est revenue au Bouthan après 3 ans à New-York.
Le retour à Paro se termine par du tir à l'arc pour Gabriel, et quelques photos de façades qui chagrineront les esprits chastes, de "tags" explicites, sur le thème de la fertilité, masculine en l'occurrence.
A l'aube du huitième jour (sans la musique d'Ennio Morricone qui n'en comptait que cinq), le soleil répond encore présent pour les 4 heures aller-retour vers le monastère suspendu dit "Tiger's Nest". On démarre à 2300 mètres pour dépasser les 3100. Un randonneur de 49 ans rend l'âme devant nous, qui avait pris un raccourci plus raide encore. Tragique rappel à la prudence et à l'éphèmère.
Nous poursuivons malgré tout notre route vers le monastère, toujours actif, qui marque la fin de ce séjour plus que parfait. Le Bouthan nous a (ré)appris que l'ignorance, l'envie et la colère sont les obstacles quotidiens à notre élévation spirituelle.
On en repart grandis et enthousiastes, avec l'espoir candide que d'autres nations puissent y trouver un modèle exceptionnel de développement durable et de sagesse quotidienne. Un peu comme si l'étoile du Berger s'était posée en haut de l'Himalaya et nous semblait soudainement accessible.
François
From Thimphu, we headed down to Punakha, the former capital. It remains the winter residence of the country’s religious authority, adding 20-30 degrees F to high-altitude valleys. Punakha’s Dzong, built in the XVIIth century is the nation’s second largest, surrounded by two rivers. Within its walls, up to 600 monks get together for ceremonies, in a uniquely colorful environment. Even poetry meets geometry in the above circular painting that can be read in multiple directions.
We continued our ride up the valley towards a secluded monastery overlooking crops of all sorts. A welcome storm drenched us for a moment, but as it did, cleared the sky to unveil dozens of mountains 23000 feet and above.
On the way to Paro, we were invited by Chimi, who opened her family house to us, to everyone’s delight, reminding us that nothing is more precious than time and genuine encounters. Chimi lived three years in New-York then decided to head back to Bouthan to look after her family.
We closed our 8th day of almost continuous sunshine with the much awaited visit of the “Tiger’s nest”, the nation’s highest and steepest monastery, at over 10,000 feet. Glorious hike, but sad, as one gentleman lost his life at 49 from a heart attack combined with altitude sickness.
The next day was our last in Bouthan, a country that most others should look to as their North Star as it relates to spirituality and sustainable development. No wonder that such gem was perched on the Himalayas, but we feel privileged we found it, and will try to continue learning from it, earning it back in our everyday behaviour.
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Commentaires
2joDimanche 17 Mai 2015 à 17:57Que ce pays est beau .
Sommet de votre voyage , en tous domaines il me semble.
J'ai hâte que vous me racontiez !
A très vite, now . Plein de bises à chacun ,
jo/mam3JulietteJeudi 21 Mai 2015 à 02:14J ai hâte de partager un peu de la Meditation que vs avez su faire là bas. Aidez nous à élever notre âme de Garchois bienheureux ;)
4NatJeudi 21 Mai 2015 à 09:58Déjà 15 jours sans post...! Vous nous manquez...
J'espère que le retour en Europe se passe bien après l'envolée bhoutanaise.
Et donc maintenant, le Grèce...
Ca arrive ma Nath ! C'est pour ce soir la Grèce ! On a continué le marathon et pas eu bp de temps pour poster, mais là c'est presque prêt !
Juliette, il faudra demander à Gab, c'est lui le plus mystique des 4 !
Pierre et Jo, on vous embrasse
Bises à tous
6NicoVendredi 22 Mai 2015 à 21:53Lire votre blog est une sorte de mediation en soi, la contemplation de ces moments m'isole merveilleusement; merci pour ce moment (celui-la, pas l'autre!)
7JPLMercredi 27 Mai 2015 à 18:12Quel bonheur d'avoir partagé ce coin de paradis avec vous!un seul regret : l'absence de nos enfants!JPL
8gosset cecileDimanche 31 Mai 2015 à 22:30
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Je croyais naïvement que nous, en Provence, avions l'exclusivité des cigales…
BIZ
P&C