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Par 4ontheroad le 25 Février 2015 à 18:10
Nous avons passé près de 10 jours à Luang Prabang, ancienne cité royale, en savourant chaque minute.
D'abord parce que mon père nous y a rejoint ( sans ma mère qui hélas a attrapé la grippe avant de partir). C'est la fête , nous sommes très heureux de ces retrouvailles au bout du monde.
et ensuite parce que nous sommes tombés sous le charme de cette petite ville entourée de deux fleuves que nous sillonnons à pied de long en large, pour découvrir ses ruelles arborées , ses ponts de bambou et ses maisons coloniales.
Il fait très chaud à partir de 14h et nous faisons un gros break sieste/CNED de 14 à 18h avant de ressortir.
Les temples Bouddhistes sont très nombreux et somptueux.
Feuilles d'or, marqueterie de miroirs multicolores, fresques murales...c'est splendide.
Nous assistons à la procession des moines à l'aube, qui reçoivent leur nourriture quotidienne des mains des fidèles agenouillés sur leur passage....et découvrons avec tristesse que ce moment est devenu un enfer pour les moines, qui défilent comme sur le tapis rouge, sous une pluie de flashs, encerclés d'une nuée de touristes qui se pressent autour d'eux. Même pas envie de faire des photos...
Nous avons passé un moment inoubliable avec des éléphants, notamment Maxi le bébé de 17 mois qui a attrapé Adé par la jambe. Lenteur et sagesse. Ces animaux sont touchants . Ils sont hélàs en train de disparaître et l'on estime que dans 50 ans il n'y en n'aura plus ( à part dans les Zoos).
Nous partons découvrir les jolies cascades de Kouang Si
Nous nous rendons en bateau aux grottes de Pak Ou, transformées en lieu de culte Bouddhiste.
Nous sommes partis à regret de ce petit paradis , où nous commencions à avoir nos habitudes ( surtout la tarte au citron de 21h ! juste après la partie de Président ou de Barbu )
Fabienne
We spent more than 10 days in the charming royal city of Luang Prabang and enjoyed every single minute of it.
First because my Dad joined us, which was a great joy for all of us (my mother got the flu a few days before leaving)
and secondly because we fell in love with this small town surrounded by two rivers, where we could wander around and discover its streets, bamboo bridges and colonial houses.
We visited its many superb temples: gold leaves, inlaid colored mirrors, murals ...
We witnessed the procession of monks at dawn, who receive their daily food from the hands of the faithful kneeling on their way .... and sadly discovered that this has become "hell for the monks": to walk under a rain of flashes, surrounded by swarms of tourists who flock around them without respecting any sense of privacy.
We had a memorable time with elephants, including baby Maxi 17 months old.. These animals are moving and disappearing: it is estimated that in 50 years there will be no more éléphants in Laos (except in zoos).We visited the Pak Ou caves transformed in a Buddha temple and the beautiful Kouang Si Waterfalls.We left with regret this little paradise, where we had begun to have our habits (especially the lemon pie at 9pm, just after the cards game !
Fabienne
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Par 4ontheroad le 18 Février 2015 à 17:09
Nous poursuivons notre chemin vers le nord, en voiture puis en bateau vers Muong Noy, à la rencontre d’ethnies minoritaires. La densité touristique est inversement proportionnelle au dépaysement, absolu. Ce petit périple s’avère être un voyage dans le temps.
La lenteur du bateau donne le ton : il remonte le Nam Ou à contre-courant, se frayant des chemins de deux mètres de large entre les rochers affleurants. Le long de la berge, femmes et adolescentes sont courbées dans l’eau de la rivière pour en récupérer les algues qu’elles vendront une misère au village. Les chercheurs d’or leur font écho sur l’autre rive, le tamis à la main. L’électricité est fournie aux fermes en surplomb par les dynamos astucieusement assemblées avec du bois et des pierres puis un fil suspendu par des bambous qui tiennent par miracle.
Arrivés au village, accessible uniquement par bateau, un sursaut de modernité nous surprend : partout le wifi et la téléphonie 3G. Pratique mais aux antipodes de la simplicité que viennent chercher les visiteurs. L’un d’entre eux nous le rappelle un peu trop fort après un peu trop de bières mais après tout il a raison. On débranche donc tout pendant 24 heures alors que nous poursuivons notre chemin vers deux villages à quatre heures de marche.
On y retrouve les dynamos, des constructions dont on imagine que la mousson les détruit d’un souffle, des villages à 500 ans de notre confort mais dont la finesse de l’artisanat et la profondeur des regards nous séduisent.
Les étals sont chiches mais colorés. Les balais de feuillages y sont assemblés avec patience et dextérité.
Adélaïde et Fabienne s’essayent au métier à tisser. Gabriel y apprend à construire un révolver de bambou.
Le guide, Kao, partage avec lui ses projets de maison pour sa femme et ses parents, peaufine son anglais, lui rappelle qu’à quatorze ans les jeunes filles du village se marient et qu’il serait sans doute déjà père.
Dans cette société loin de tout, la famille est plus proche que jamais, le village plus solitaire mais sans aucun doute plus solidaire. L’histoire proche s’en rappelle tragiquement aussi : plusieurs millions de tonnes de bombes qui touchaient indifféremment hommes, femmes et enfants, civils et soldats quand bien même ils trouvaient refuge au fond des grottes que leur offrait la montagne.
A l’arrière-plan, on découvre l’étape première de produits qui quittent le Laos pour l’exportation : les forêts de teck et d’acajou, largement déboisées, les caoutchoucs destinés à la Chine, laquelle investit massivement dans des barrages pour y combler ses propres besoin en électricité, la rendant paradoxalement plus chère aux Laos eux-mêmes. On sent bien l’équilibre fragile entre un jardin d’Eden riche en faune et flore, dur mais généreux, et des voisins (Thaïlande, Yunnan/Chine, Vietnam) chacun quinze fois plus peuplés et déterminés à s'approprier la moindre portion disponible de ce pays magnifique mais toujours aussi vulnérable.
Nous voyons le Laos comme il ne sera sans doute plus dans 10 ans et l’on savoure ce privilège .
We pursue our trip up North towards Muong Noy. Time travel it seems: a slow wooden boat takes us up the river, people searching gold on the river bed, others seeking weeds they will sell for a dime at the market, electricity provided by small rapids on the side of the river. From Muong Noy, we head inland for a four hour walk to minorities in a neighboring valley. Time stands still. Houses are so thin they are almost rebuilt after each monsoon. Far from “everything” as we define it, they have developed a deeper sense of togetherness and solidarity, cross-generational, that we have much to learn from.
In the background, deforestation continues, with teak and mahogany forests losing ground. Similarly, the river itself gets a fourth dam built that will provide extra electricity for China, but little more to Lao people. Sadly, we see the country change under the demographic pressure of its immediate neighbors and the investments that follow, some necessary and yielding positive impacts, some challenging the inner strengths, beauty or independence of Laos. We continue to enjoy its magic anyway and will soon walk you through Luang Prabang.
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Par 4ontheroad le 13 Février 2015 à 15:27
Partis de Vientiane, nous remontons vers le nord du Laos, avec Vang Vieng pour étape. Elle se révèle bien plus que cela.
On y rencontre Audrey, Léopoldine, Thibaut et Thomas venus de Paris traverser Laos et Viet Nam à vélo. Ils dorment souvent dans les temples dont les moines leur ouvrent leurs portes. Leur enthousiasme pour le Laos est contagieux.
Vang Vieng a une réputation sulfureuse: rave parties avec sceaux d'alcool (littéralement) et DJs stupéfiés, sur ses rives d'ordinaire sereines. Derrière cette façade dont nous supposerons qu'elle n'est plus de notre âge (et pas encore de celle des enfants), nous découvrons une nature sublime.
Des falaises verticales en pains de sucre abritent des grottes par dizaines en surplomb de la vallée.
Quant au vert de la campagne, il est rehaussé par les étoffes colorées tissées dans les frêles cabanes de bois qui longent ses chemins.
Régression collective: nous sillonnons Vang Vieng à bicyclette taille enfant,
en essayant de se protéger de la poussière soulevée par les motos...
Nous longeons ses montagnes dans une eau tiède... affalés dans des chambres à air pendant 3 heures ....(dure journée),
l'enjambons par d'improbables ponts de bambou. On découvre aussi le fameux "lagon bleu". On pourrait prétendre qu'il est aussi désert que la photo d'Adelaïde en naïade, mais le zoom arrière est plus fidèle à la réalité et un peu plus effervescent.
Sur le chemin du retour, on trouve la joie des enfants revenant de l'école
et d'autres regards plus complexes de celles et ceux qui travaillant à la ferme sans doute plus souvent que dans leurs cahiers.
Notre hôtel s'est posé dans une rizière à même d'alimenter son restaurant en deux récoltes annuelles. Les montgolfières le survolent jusqu'à la tombée du jour.
Elles laissent à nouveau place à la musique, aux fêtes en bordure de rivière, et à des lanternes de papier lancées dans le ciel avec leur brûleur tels des ballons de baudruche illuminant la nuit.
Belle étape donc, à laquelle succèdent huit heures de bus à flanc de montagne,avec un chauffeur un peu trop imbibé devant, des ravins vertigineux à gauche, et des freins qui surchauffent dessous, au point de casser dans les dix derniers mètres, sur le parking du terminal routier, le bien nommé! Merci à nos anges gardiens de n'avoir pas posté notre ultime blog dans la rubrique faits divers. A bientôt depuis Luang Prabang. Et merci de votre fidélité.
From Ventiane, we head North to Vang Vieng. The village is slowly transforming itself from a night/party place where alcohol and other substances prevailed, to a daytime outdoors town supported by booming tourism.
We fall for its cliffs, riverbeds we enjoy in an inner tube, country side we ride through on kid sized bikes, and people of course, whose courtesy and smile never ceases to surprise us.
Our hotel itself celebrates its lush surroundings: set over 3 acres of organic rice crops it uses for its own restaurant, it stands out on bright greens as a boat would over turquoise seas.
We then continue our journey North to Luang Prabang, Laos’ gem, in a bus going over 4000 foot mountains and ravines with weak breaks, that fall apart in the last minute of an 8 hour trip! Many thanks to our guardian angels, and talk to you in a few days as and when we can find a good enough connection to do so.
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Par 4ontheroad le 8 Février 2015 à 17:25
Sabaidee. Bonjour en lao se prononce mieux avec un large sourire, apaisant, comme celui qui éclaire nombre de regards que nous croisons. Bienvenue à Vientiane, capitale du Laos. Bien qu’à une heure d’avion seulement de Hanoi, tout change : l’alphabet, proche du sanscrit, le climat, plus continental et chaud avec 28 degrés, les temples et pagodes, omniprésents , la place quotidienne du recueillement et de la célébration des anciens, la densité de population, cent fois inférieure à celle du Viet Nam voisin.
Enclavé entre ce dernier, la Chine, la Thaïlande, la Birmanie et le Cambodge, le Laos ne compte pas ses envahisseurs. La France en fut et les traces perdurent: le français restant langue nationale après le lao; l'architecture début XXème en témoigne tout autant.
Politiquement, le communisme a pris racine même si l’administration américaine ne considère plus l’économie du Laos comme marxiste-léniniste depuis 6 ans. Avec le flux de capitaux qui en découle, cela amène le pays à un grand écart palpable entre la tentation matérialiste et ses marqueurs habituels, et une posture moins frénétique, plus sereine, centrée sur l’existence intérieure plus qu’extérieure.
Nos visites, à vélo et pied, se concentrent sur les temples et pagodes, dont la plupart furent rasés lors de la dernière incursion des Thaïs, puis reconstruits.
Les moines sont très présents dans la vie publique et quotidienne. Les lieux de cultes, même récents, rivalisent de beauté, mélangeant les bouddhas par centaines aux fresques de couleur vive.
Pathalan Luang, rencontré à notre hôtel,nous livre à ce propos quelques anecdotes :
les gongs et tambours des temples non seulement appellent à la prière mais en temps de guerre ils servaient à mobiliser les troupes ; certains étaient ainsi placés sous des cascades pour que leur son démultiplié par le choc de l’eau laisse imaginer une armée plus grande qu’elle n’était. Quant aux bonzes, beaucoup le sont transitoirement, comme un rite initiatique, de passage ; ainsi entre 18 et 20 ans, nombreux sont ceux qui deviennent bonzes pour une semaine ou plus afin de rendre grâce à leurs parents de les avoir accompagnés vers l'âge adulte. Ou plus tard pour prier un parent à la suite d'un décès. Beaucoup à apprendre de cette culture qui respire l'équilibre.
On a un coup de cœur pour nos premiers jours laotiens à Vientiane, d’où l’on s’offre 4 heures de bus vers Vang Vieng, superbe surprise dont on vous dira davantage dans le post suivant.
Welcome to Vientiane, Laos’ capital. Just an hour flight from Hanoi and yet everything changes: the warmer climate, colorful temples and pagodas emerging every mile, the sanscrit alphabet, population density 100 times lower than that of Viet Nam. Laos is South East Asia’s most land-lock countries, which translated in repeated invasions.
An officially communist country, it is no longer considered by the US administration as Marxist-Leninist since 2009, which unleashed massive foreign investments. As a result, the country is torn between the usual aspirations of mass consumerism and the traditional aspiration for spiritual well-being, in a sense, growing outside or inside oneself. An interesting tension that will surely see Laos change rapidly in the years to come, but in the meantime we enjoy Vientiane’s energy, its Bouddhas in every size and shape, its colors, its monks, whether monks for life or monks for a week when special occasions require extra praying or just thankfulness.
A slower yet deeper lifestyle it seems, that appeases us and makes us want to discover more of Laos as we head North to Vang Vieng.
Francois
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Par 4ontheroad le 3 Février 2015 à 16:20
Après une nuit dans l'aéroport de Kuala Lumpur (merci Malaysian Airlines pour la suppression inopinée de notre vol de connexion) , nous voici pour la première fois en hiver... Un hiver frais ( 10°) , et nuageux. Nous faisons nos premiers pas dans la belle Hanoi. Nous avons quitté les dégradés de bleus pour entrer dans une palette d'ors et de rouges.
Hanoi, surprenante, colorée, trépidante, bruyante .
Notre hôtel est dans la vieille ville, dans le quartier dit des 36 guildes, où chaque rue regorge de mini échoppes . La rue des orfèvres, celle des boutons, des tissus, des jouets, des chaussures ....
Chaque traversée de rue est un combat. Il n'y a jamais d'interruption du flux... Les milliers de scooters jouxtent les pousse-pousses, les paysannes aux chapeaux de paille, les vélos chargés de fleurs ou autres objets qui s'empilent comme par miracle.
Nous passons 4 jours de découvertes intenses, tous les sens aux aguets. Les enfants sont emballés, et nous aussi par cette diversité, ce mélange de douceur et d'energie, de gentillesse et de ténacité. de tradition et de modernité.
Nous adorons les grandes avenues ombragées du quartier français,
les temples dédiés à Confucius (dont nous essayons sans succès d'appliquer le principe de base : la parole impécable ...nous avons encore du chemin à parcourir sur la voie de la sagesse !)
Le ravissant petit lac et son temple de la montagne de la tortue, où les jeunes mariés viennent faire leurs photos à la tombée de la nuit.
Coté cuisine...c'est un grand bonheur. Nous testons la spécialité de Hanoi, le poisson aux herbes et nous régalons de nems et autres délices. Adélaïde a appris à se servir des baguettes (plutôt utile pour les mois qui viennent) et nous avons appris avec Amy à l'hotel, à décorer les plats avec des tomates en forme de signe , des carottes en fleur etc...quel raffinement !
La rencontre du jour : un Japonais, cultivateur de poires près de Tokyo, qui est parti depuis 6 mois à vélo et s'achemine lentement mais surement vers son but ultime...Orléans ! Chacun sa route ....
A bientôt au Laos, car nous reviendrons au Vietnam en Mars , quand il fera plus chaud.
Fabienne
Back in the Northern hemisphere: South East Asia, Viet Nam, Hanoi precisely. After a night at Kuala Lumpur’s airport, we are greeted to an awakening of all senses: bright reds meeting explosive yellows, scooters, bikes and cars competing for the loudest noise at the fastest speed in pedestrian filled streets, sophistication in every detail from elaborate temples and pagodas to the simplest of dishes or dresses.
Hanoi caught us off-guard: one may expect a booming capital with sky-scrapers as noticed in other parts of Asia, but its energy is its density: 3000 inhabitants per square kilometer, fifty percent more than that of the Netherlands, Europe’s highest. Add drive to density, and you come across one company every meter, in every street: a hair-dresser improvised between motorbikes parked on the walk-way, a florist disappearing behind the flowers she carries on her bike, the 36 guild quarter, where our hotel is located, and its 36 “industries” fighting for space in every axis. In sharp contrast, people’s inner quiet prevails, with a gracious smile: courtesy reaches new highs, dignity as well with so many doing with so little.
Enriching encounters continue, among which a chef teaching Adelaide and Gabriel how to turn a tomato into a swan, or a Japanese biker in the early stages of his trip from Shanghai to … Orleans, France, or Gauthier and Jessica, a delightful couple whom we had met in Chile’s Atacama desert and found by chance again in the same block we lived in. We look forward to returning to Vietnam early March but will take you with us to Laos and Cambodia first.
Francois
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