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Par 4ontheroad le 15 Mai 2015 à 15:19
De Thimphu, nous descendons jusqu'à Punakha, ancienne capitale administrative. Nous récupérons dix degrés dans celle qui reste la résidence d'hiver de l'autorité religieuse du pays.
Le Dzong de Punakha surgit au confluent de deux rivières (Pho et Mo Chhu - père et mère). Ses arbres d'un violet intense s'ajoutent à l'imposante architecture pour servir d'écrin au travail des moines.
Même la poésie part à la rencontre de la géométrie dans cette peinture dont le texte peut se lire dans plusieurs sens. L'endroit est sérénissime, presque irréel, construit à la suite d'un rêve prémonitoire au XVIIème siècle. Ses dimensions (180 x 70m) lui permettent d'accueillir jusqu'à 600 moines pour les cérémonies officielles, dont le couronnement du premier roi, en 1907.
De Punakha, nous repartons vers un temple, de taille modeste, en surplomb de la vallée. Les rizières succèdent aux plantations de piment, d'asperges, de pomme de terre (et de marijuana), lesquelles se retrouvent (sauf une :-)) dans la cuisine généreuse.
Ajoutez le plaisir de partager ces découvertes avec nos amis de toujours Jean-Pierre et Isabelle, la brise qui balaye la vallée, les cigales qui disputent les premières voix aux oiseaux, les couleurs éclatantes des pièces réservées au recueillement dans chaque maison: vous êtes dans l'anti-chambre du Paradis.
Notre minibus nous remonte le lendemain vers Paro par un col à 3000m d'altitude: le Dochula Pass. A la faveur d'un orage, l'horizon découvre des dizaines de massifs de plus de 7000 mètres, frontière himalayenne en obstacle à la brutalité qui asservit les Tibétains depuis plus de cinquante ans. De la contemplation à la méditation, il n'y a qu'un pas, que Gabriel franchit gaillardement.
Si l'âme s'élève assez naturellement dans le "Haut Pays", elle le doit aussi à la gentillesse et à l'accueil chaleureux de ses habitants. Chimi, rayonnante, nous ouvre les portes de la maison où elle habite avec son oncle, sa cousine et ses parents. Nous réapprenons, comme à d'autres moments de ce voyage, le plaisir du temps non compté, des rencontres sans autre objet que le partage d'expérience. Chimi est revenue au Bouthan après 3 ans à New-York.
Le retour à Paro se termine par du tir à l'arc pour Gabriel, et quelques photos de façades qui chagrineront les esprits chastes, de "tags" explicites, sur le thème de la fertilité, masculine en l'occurrence.
A l'aube du huitième jour (sans la musique d'Ennio Morricone qui n'en comptait que cinq), le soleil répond encore présent pour les 4 heures aller-retour vers le monastère suspendu dit "Tiger's Nest". On démarre à 2300 mètres pour dépasser les 3100. Un randonneur de 49 ans rend l'âme devant nous, qui avait pris un raccourci plus raide encore. Tragique rappel à la prudence et à l'éphèmère.
Nous poursuivons malgré tout notre route vers le monastère, toujours actif, qui marque la fin de ce séjour plus que parfait. Le Bouthan nous a (ré)appris que l'ignorance, l'envie et la colère sont les obstacles quotidiens à notre élévation spirituelle.
On en repart grandis et enthousiastes, avec l'espoir candide que d'autres nations puissent y trouver un modèle exceptionnel de développement durable et de sagesse quotidienne. Un peu comme si l'étoile du Berger s'était posée en haut de l'Himalaya et nous semblait soudainement accessible.
François
From Thimphu, we headed down to Punakha, the former capital. It remains the winter residence of the country’s religious authority, adding 20-30 degrees F to high-altitude valleys. Punakha’s Dzong, built in the XVIIth century is the nation’s second largest, surrounded by two rivers. Within its walls, up to 600 monks get together for ceremonies, in a uniquely colorful environment. Even poetry meets geometry in the above circular painting that can be read in multiple directions.
We continued our ride up the valley towards a secluded monastery overlooking crops of all sorts. A welcome storm drenched us for a moment, but as it did, cleared the sky to unveil dozens of mountains 23000 feet and above.
On the way to Paro, we were invited by Chimi, who opened her family house to us, to everyone’s delight, reminding us that nothing is more precious than time and genuine encounters. Chimi lived three years in New-York then decided to head back to Bouthan to look after her family.
We closed our 8th day of almost continuous sunshine with the much awaited visit of the “Tiger’s nest”, the nation’s highest and steepest monastery, at over 10,000 feet. Glorious hike, but sad, as one gentleman lost his life at 49 from a heart attack combined with altitude sickness.
The next day was our last in Bouthan, a country that most others should look to as their North Star as it relates to spirituality and sustainable development. No wonder that such gem was perched on the Himalayas, but we feel privileged we found it, and will try to continue learning from it, earning it back in our everyday behaviour.
8 commentaires -
Par 4ontheroad le 10 Mai 2015 à 18:49
Il y a tant à raconter sur ce pays fascinant, tant de photos à partager...Voici un tout petit aperçu de nos quelques jours dans les vallée de Haa et de Thimphu.
Lors de notre montée vers le Chele La Pass (3,810m), nous croisons de nombreux monastères accrochés à la montagne, des stupas blancs ( appelés chortens ici) , des moulins à prières alimentés par les cours d'eau. La religion est partout; le rapport à Dieu , omnipresent. En haut du col, la vue est magnifique, les guirlandes et les drapeaux de prières claquent au vent.
Nous nous arrêtons en chemin dans la vallée de Haa, et déjeunons dans une ferme, très chaleureusement accueillis par une femme et sa mère. Thé au beurre de yack, pommes de terre et fromage au piment; rustique, mais délicieux.
Elles nous font visiter leur maison, notamment la pièce dédiée aux rituels religieux. Tissus colorés, peintures murales, tentures rouges et jaunes, tambours et cloches. Un temple qui est entretenu tous les jours , et qui permet de recevoir le lama et les moines régulièrement pendant l'année lors des cérémonies.
La religion au cœur de la vie, au cœur de la maison, à méditer...
Après une petite marche, nous arrivons dans notre Guesthouse, ancienne ferme joliment convertie en auberge. Simplicité et raffinement au bout du monde... ça nous va bien.
Le lendemain, après une scéance d'initiation au Tai Chi donnée par Isabelle, nous reprennons la route. Traversée de villages battus par les vents aux échoppes mal achalandées...
Nous vivons un grand moment de partage dans une école où nous apportons quelques fournitures scolaires. Adé se fait une petite amie :" When you come back my friend, remember me ". Très touchant.
La communication est aisée, car l'école se fait à 80% en anglais. Leur niveau d'anglais est impressionnant et c'est très gréable pour nous.
A notre arrivée à Thimphu (2320m, 100 000 habitants) , la capitale, nous assistons à la finale des championnats de tir à l'arc, le sport national. Une cible à 140m, une foule passionnée, une ambiance bon enfant.
Puis, visite incontournable du Dzong de Thimphu, le Trashichhodzong Courtyard, où siègent le Roi et le grand Chef Religieux.
Le lendemain, ascension fatigante mais magnifique pour nous rendre au monastère Tango, qui intègre une université bouddhique renommée. Vertige garanti à la redescente!
Le lendemain, nous passons un moment formidable au grand Chorten du Mémorial. Une cérémonie s'y déroule, et les fidèles tournent autour du chorten en priant. Mélopée lancinante du chant des moines, encens, moulins à prières. Nous sommes définitivement happés par la sérénité de cette atmosphère mystique et recueillie.
Nous ne quittons pas la ville sans rendre visite au plus grand Bouddha de cuivre qui domine la vallée de Thimphu du haut de ses 45m ! Encore en construction, la sculpture monumentale a été généreusement offerte par un Singapourien. Son front est orné d'un diamant de 22 carats. Le lieu sera bientôt celui de toutes les grandes fêtes religieuses, et surement le futur emblème du pays.
Nous en sommes à notre 5ème jour de soleil....quelle chance !
Fab
There is so much to tell about this fascinating country, so many pictures to share ... Here is a small overview of our few days in the valleys of Haa and Thimphu.
While reaching Chele La Pass (3,810m), we came across many monasteries, white stupas (named chortens), prayer wheels powered by rivers. Religion was everywhere, the relationship to God(s), constant. On top of the pass, the view was beautiful, garlands and prayer flags flapping in the wind.
We stopped along the way in the Haa Valley, and had lunch in a farm, warmly greeted by a woman and her mother: butter tea from yack milk, potatoes and chili cheese, generous cuisine from the heart.
We were invited to visit their house, including the room dedicated to religious rituals, that every house, no matter how small, incorporates. Colorful fabrics, murals, red and yellow hangings, drums and bells. This temple is maintained every day, and receives the lama and the monks regularly throughout the year for cérémonies, besides daily prayers.
After a short walk we arrived in our guesthouse, in a beautiful former farmhouse. Simplicity and refinement at the end of the world ... we loved it !
We experienced a wonderful moment in a school where we brought some supplies. Ade made a new girlfriend: "When you come back my friend, remember me." She said. Moving , with impressive maturity.
Communication was easy because 80% of the classes are in English. Their English is perfect from age 5 and above, which eased communication across all generations, teachers and rare visitors like us.
At our arrival in Thimphu (8000 feet, 100 000 inhabitants), the capital city, we witnessed the final of the Archery Championships .Then we visited the Trashichhodzong Courtyard, where the king and the great religious leader sit together, in front of the parliament.
The next day, we hiked to the Tango monastery, which has a famous Buddhist University.
The next day we spent a great time at Chorten Mémorial . A funeral was held there, and the faithful revolved around the chorten in prayer. Haunting melody of singing monks, incense, prayer wheels. We are definitely caught by the serenity of this mystical and meditative atmosphere.
Before leaving the city, we visited the largest copper Buddha overlooking the Thimphu valley (from a height of 150 feet)! Still under construction, the monumental sculpture was generously offered by a Singaporean. The forehead of the statue is adorned with a 22 carat diamond. This will soon become the place for all major religious ceremonies, possibly even the future emblem of the country.
3 commentaires -
Par 4ontheroad le 8 Mai 2015 à 19:29
Un cadeau dans le cadeau: le Bhoutan.
Après un magnifique survol de la chaine de l'Himalaya, nous voici sur le mini aéroport de Paro. Irréel. Nous pensions arriver sous la pluie et c'est le soleil qui nous accueille. Il fait 20°. Nous allons pouvoir ranger définitivement bonnets et collants que nous transportions en prévision....depuis 7 mois !
Et le plus formidable dans tout ça, ce sont les retrouvailles avec Jean-Pierre et Isabelle, qui viennent d'arriver de France pour passer ces 8 jours avec nous. Nous attendions ce moment depuis longtemps.
Nous avons hâte de nous plonger dans ce pays hors norme, qui contrôle son tourisme et place l'humain et la spiritualité au centre de sa politique, avec le bien connu Bonheur National Brut. Un pays qui essaye une voie de développement originale et nous attire depuis si longtemps.
Notre guide,Tenzin, est formidable et commence très vite à nous initier à l'histoire, la culture de son pays, indissociables de la pratique au quotidienne du Bouddhisme.
Le Bhoutan n'est un pays unifié que depuis 1907, date de la première monarchie absolue, et ne fut reconnu comme état souverain qu'en 1971. La première route qui traverse le pays date des années 70, c'est dire l'isolement de ce pays jusqu'alors (200 touristes en 1974!). la première chaine de télévision nationale date de 1999.
Le père du roi actuel (un homme magnifique soit dit en passant !) adoré de ses sujets, est un sage. Il est l'homme de l'ouverture . Il a transformé la monarchie absolue en monarchie parlementaire en 2005.
Il a de lui même renoncé au trône à 60 ans en faveur de son fils en 2005 . Il avait peut être envie de passer plus de temps avec ses 4 épouses ...(4 sœurs, pratique, une seule belle mère).
La modernisation du pays est sous contrôle, mais inexorable. Aujourd'hui nous avons la 3G jusqu'au fin fond des vallées les plus lointaines.
Le port du costume traditionnel est cependant obligatoire pour qui travaille de près ou de loin avec le tourisme ou le gouvernement.
Pour commencer notre visite, nous partons découvrir le "Dzong" de Paro, forteresse majestueuse qui domine la vallée, et qui, comme les autres Dzongs, abrite les services administratifs et religieux locaux, ainsi qu'une communauté de moines.
C'est un choc pour tout le monde. La beauté et la sérénité du lieu nous transportent. L'architecture est magnifique, les détails décoratifs d'un raffinement total, le silence apaisant.
Nous avons du mal à quitter cet endroit qui nous ouvre les portes de la culture du Bhoutan et de sa spiritualité. Quel contraste merveilleux après la Chine.
Le lendemain, nous découvrons sous nos fenêtres l'un des nombreux sommets de plus de 7000m du pays..une chance qui ne se renouvellera peut-être pas !
Les fermes alpines se découpent dans les nuages, c'est féérique.
Nous visitons un petit marché. Les hommes, pour la plupart, portent tous la tenue traditionnelle, sorte de robe de chambre aux manchettes blanches, sur des chaussettes hautes...et des chaussures de ville en cuir...un peu spécial, mais on s'y habitue vite. C'est plus chic que le jean. Les femmes ont les cheveux courts, portent un jupe longue et une petite veste assortie. Piment, fromage de yack, graines de marijuana. Ils mâchent tous du bétel et leur sourire rouge sang n'est pas toujours photogénique.
Puis nous prenons la route vers la Vallée de Ha. Ici on fait du 25km /h....on a le temps d'admirer le paysage et de refaire le monde!
We always thought of the Kingdom of Bhutan as the gift within the gift of our trip. Bound by Tibet (I still struggle to call it China) in the North, and India in the South, the "high country" as it is called, revealed itself after a flight from Calcutta to Paro, over the Himalayas.
Obsessively organized as we are, we were looking forward to wearing the warm clothes we carried over the last few months, only to discover Bhutan under the sun, for the tenth Spring in a row, in the low to mid 70s°F.
Jean-Pierre and Isabelle, close friends for over 40 years, kindly joined us from France to further elevate this long awaited experience. Elevation in every sense of the word in fact: majestic Dzongs hanging above cliffs or overlooking valleys, the value attached to family life and harmony with nature, political wisdom that should inspire many, the quest for spirituality and good behavior which is constant.
Getting to Bhutan feels like finding a hidden gem. Its cultural roots date back to 700 B.C., but it only is since 1907 that its provinces have been unified as one entity, and 1971 since it has been acknowledged as a sovereign country. That same year marked the first annniversary of its first... road across the country, 28 years before television was allowed. Imagine how isolated, or preserved, it had been.
2005 marked another unique date across not just Asia but world monarchies. The king decided to turn his absolute power into a parliamentary monarchy, combining his performance metrics on national happinness (which we will further develop) with a controlled yet democratic opening to the outside world.
Our guide, Tenzin, embodies this quest, mixing wise guidance with historical context and the questions he asks himself about progress as defined by limited tourism, expanding technology and pervasive communication. Around us, unspoiled beauty dominates, from mountain peaks at 23,000 feet and above, to colorful prayer flags and villages, farm houses or temples all respecting traditionnal architecture.
Coming from China, Bhutan is a breath of fresh air, in many ways. We realize we have so much more to learn from it than it has to learn from visitors and neighboring countries. One post will not be enough to share how special it is.
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